Tanguy Auspert, Echevin du Patrimoine. Ville de Namur

Namur : la démolition du Mess des Officiers


16-12-2017 – L’intervention d'un citoyen dans le courrier des lecteurs de Vers l’Avenir du samedi 9 décembre n’est pas sans pertinence. Proposer des alternatives est toujours preuve d’une certaine implication citoyenne, pour ne pas dire d’une implication certaine.



Plus sérieusement, son intervention me pose cependant deux problèmes.

Tout d’abord dans l’attaque de son texte, il assure que je « fanfaronne ». Rien ne permet d’employer ce terme. C’est de l’exagération, à la limite de la moquerie gratuite. Je ne faisais que répondre à un journaliste qui souhaitait une réaction de ma part concernant le projet « Rogier I ». Je me suis donc basé sur les données techniques du moment et qui indiquent que l’on peut tabler sur un début des travaux aux alentours de mars-avril. Je l’invite d’ailleurs à bien relire l’article : je dis qu’il est « prévu ». Car nous parlons bien de prévisions. Fait-on un courrier à un météorologue lorsque ses prévisions ne sont pas exactes à la goutte de pluie près ? Un retard n’est malheureusement jamais à exclure, surtout en matière de travaux. Mais quoi qu’il en soit, il ne s’agissait en aucun cas de fanfaronnade. Sans rancune.

Ensuite, il laisse involontairement sous-entendre que je suis celui qui assure que le Mess n’est pas classé au patrimoine culturel wallon. Pour rappel, lors de l’intervention de M. Dessart au Conseil communal du 21 avril 2016, c’est l’Echevin de l’Aménagement du Territoire qui lui a répondu dans un exposé complet et détaillé. Il est impossible de reconstruire derrière les façades du Mess, avec des châssis qui arriveraient à cheval sur deux niveaux ou au niveau du sol dans les différents étages, ne respectant plus les normes incendie, d’évacuation, de luminosité nécessaire pour les cours,… Et j’en passe.
Garder la façade du Mess nous aurait empêché d’optimaliser les surfaces. Le bâtiment est, aujourd’hui, inadapté aux besoins. Qui plus est, il est rarement utilisé, et ce depuis 20 ans.

Rappelons également l’avis de la Commission consultative communale d'aménagement du territoire et de mobilité (CCATM). Elle confirme que « le Mess des Officiers apparaît comme un reliquat du complexe auquel il a appartenu. Qu’il est perdu dans la ville et que les travaux pour sa réaffectation et son réemploi apparaissent comme un investissement inversement proportionné à son intérêt et à son potentiel. »

Si l’option de le détruire a été retenue, c’est parce qu’elle est inévitable pour mener à bien un projet d’une réelle importance pour la Capitale wallonne.
En effet, le projet du Conservatoire, intégré dans l’intitulé « Rogier I », est nécessaire à la redynamisation du quartier et des commerces du centre-ville. Mais il est aussi nécessaire pour le Conservatoire lui-même qui accueille plus de 1.500 élèves toutes les semaines. Ils ont besoin d’un certain confort, tout en étant proche des transports en commun (gare, bus,…). Leurs locaux seront enfin adaptés. Mais aussi, il y aura une salle de spectacle tant réclamée par le monde associatif et culturel namurois. Bref, en résumé, on peut dire que ce projet est attendu depuis plus de 20 ans par les Namurois.

Faut-il ajouter également qu’à l’issue de l’enquête publique, seuls 5 courriers de riverains ont été déposés. Ils concernent en grande partie les places de parking et les nuisances sonores supposées. C’est d’ailleurs le but des enquêtes publiques : émettre des remarques aux autorités communales sans pour autant passer par voie de presse.

Je tiens aussi à dire qu’à l’issue des séances d’informations au public, les riverains sont favorables au projet. Ils sont surtout rassurés de savoir que la porte du Grand Manège est préservée. Et sur ce point, les quatre façades du Grand Manège, également classées, sont conservées. C’est à l’image de ce que je fais, avec les services de la Ville, au bénéfice du patrimoine classé namurois pour lequel nous fournissons beaucoup d’efforts. D’ailleurs, voici un rapide état des lieux en matière de rénovation : la Statue de l’Ange, la Pompe du Marché aux Légumes, le Beffroi, les Beaux-Arts, l’église de Saint-Loup, le Musée de Croix, la Halle Al’Chair (quand la Maison de la Culture sera terminée),...
Et c’est loin d’être exhaustif.

Tanguy Auspert, Echevin du Patrimoine


Namur : la démolition du Mess des Officiers