Tanguy Auspert, Echevin du Patrimoine. Ville de Namur

'Grand Corps Malade' au Théâtre de Namur




'Grand Corps Malade' au Théâtre de Namur
Tanguy Auspert, Echevin de la Jeunesse, des Bâtiments et du Patrimoine, a souhaité attirer l’attention sur la situation du Théâtre lors d’un point presse organisé le 14 octobre 2010.

Construit en 1824 et consumé trois fois par les flammes, le Théâtre Royal de Namur fut chaque fois reconstruit. Inauguré le 27 septembre 1868, il occupe une place importante dans le paysage urbain namurois. Le Théâtre s’impose aux visiteurs par son élégant avant-corps d’entrée d’inspiration néo-classique et son éblouissante salle de spectacle, toute empreinte de l’esprit "Napoléon III.
Classé par la Région Wallonne en 1993, l’édifice subit d’importants travaux de rénovations qui se sont étalés de novembre 1994 à mars 1998.


Bagdad ? Non, Namur !
Bagdad ? Non, Namur !
Malgré ces rénovations, l’immeuble souffre encore et toujours d’une série de maladies chroniques au niveau:

  • De l’isolation du bâtiment ;
  • de la non-conformité du monte-décor qui a failli coûter la vie à un technicien ;
  • de l’évacuation des eaux sanitaires et pluviales qui ont tendance à refluer; du chauffage qui risque de rendre l’âme ;
  • du système HVAC (Heating, Ventilation & Air-Conditioning ou Chauffage, Ventilation et Climatisation) qui n’a jamais répondu aux attentes ;
  • des menuiseries extérieures qui méritaient d’être rafraîchies

Tout ceci sans oublier un mal sombre et sinistre qui ronge le bâtiment à petit feu… Une grande partie des versants de la toiture connaissent d’importantes infiltrations d’eau qui menacent la toile de la grande salle. Infiltrations d’eau accentuées par un mauvais dimensionnement des gouttières qui ne permettent pas d’évacuer les eaux pluviales en fortes pluies avec pour conséquence des débordements sur les façades qui occasionnent de l’humidité sur une bonne partie des murs de l’édifice.

Moisissures, champignons ...
Moisissures, champignons ...
Or, ces infiltrations d’eau ne datent pas d’hier ! Dès 2003, le mal a été diagnostiqué… A l’origine, une malfaçon de l’entreprise en charge de la restauration qui n’aurait pas travaillé dans les règles de l’art.

Malgré les engagements verbaux de l’entreprise en charge de la restauration de remédier à cette situation, il faut bien constater que la situation ne fait qu’empirer de jour en jour au point de mettre à néant le travail de rénovation réalisé dans les années nonante.

Entre-temps, on ne peut que constater que la garantie décennale à charge de cette entreprise n’a jamais été activée avec pour conséquence que le contribuable namurois doit maintenant assumer les errements du passé !

'Grand Corps Malade' au Théâtre de Namur
Il est donc grand temps d’agir et de prendre les mesures qui s’imposent pour sauver ce joyau architectural et haut lieu de culture.

C’est ainsi que diverses actions ont été entreprises sous l’égide de Tanguy AUSPERT, Echevin du Patrimoine, au cours de ces dernières années :

  • Septembre 2008
Réalisation d’un audit énergétique mettant en évidence les pistes d’économie suivantes : importance d’isoler la chaudière, d’arrêter la chaufferie en été et d’installer une nouvelle régulation du système de chauffage.

Des seaux par dizaine
Des seaux par dizaine
Il est vrai que le Théâtre figure parmi gros consommateurs en gaz et électricité avec une consommation annuelle de 600.000 kWh de gaz et de 434.283 kWh d’électricité pour une facture annuelle de près de 100.000 euros par an.

  • Décembre 2008
Attribution du marché relatif à l’acquisition de peintures pour les menuiseries extérieures pour un montant de 1250€. Montant subventionné à 100% par la Région wallonne dans le cadre des travaux de maintenance réalisé à un monument classé. La mise en œuvre ayant été réalisée par le Service Bâtiments.

  • Décembre 2008
Le Collège communal décide de procéder à des travaux de réparations d’urgence de la toiture en zinc pour un montant estimé de 9946,13 euros TVAC pour autant que la Région wallonne marque son accord et prenne en charge 60% du coût des travaux.

'Grand Corps Malade' au Théâtre de Namur
  • Avril 2009
La Région Wallonne refuse de subventionner ces travaux au motif que ces travaux doivent être réalisés aux frais de l’entreprise responsable des malfaçons dans le cadre de la garantie décennale. Ce refus est, en outre, justifié par le fait que ces travaux d’urgence n’assurent pas la pérennité de l’édifice.

  • Décembre 2009
Attribution du marché de renouvellement du matériel de régulation de l’installation HVAC (système de haute qualité pour la régulation des installations de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air) pour un montant de 91 534 euros TVAC. Ce projet prévoit :

o L’installation de nouvelles commandes enclenchant le chauffage et la ventilation des bâtiments ;
o Le placement de sondes CO² dans les salles afin qu’elles soient ventilées avec de l’air frais extérieur uniquement lorsque le taux de CO² y reflète la présence d’occupants. Si le taux de CO² est faible (ce qui correspond à l’absence d’occupants) la salle est simplement chauffée sans ventilation ;
o De renforcer l’économie de consommation électrique par l’arrêt du fonctionnement de tous les circulateurs lorsque le Théâtre est inoccupé ;
o Une gestion centralisée du chauffage, de la ventilation et de la climatisation du Théâtre avec possibilité de surveiller ou de conduire l’installation à distance.

Toitures... il faut le voir pour le croire

'Grand Corps Malade' au Théâtre de Namur
  • Mai 2010
Décision de procéder au remplacement des deux chaudières pour un montant de 33.000 euros TVAC.

  • Septembre 2010
Le Collège décide de prendre en considération l’opportunité d’une action en justice dans le cadre des problèmes d’infiltrations d’eau dans la toiture envers l’entreprise qui a réalisé des malfaçons. En outre, l’auteur de projet sera également sollicité pour établir un rapport sur les défauts constatés à la toiture, de déterminer leur origine et les moyens d’y remédier.


'Grand Corps Malade' au Théâtre de Namur
  • Octobre 2010
Lancement d’une étude pour pourvoir au remplacement complet de la toiture.
Vu l’ampleur des malfaçons constatées au niveau de la toiture, une réfection totale semble inévitable si l’on veut sauver ce patrimoine. Cela risque de peser lourdement sur le budget communal. Selon les premières estimations, pas moins de 600 000 euros TVAC seront nécessaires, un montant supporté par le contribuable namurois.

Lourd héritage du passé…

  • Lien utile
Théatre Royal de Namur

Alarmes incendie débranchées
Alarmes incendie débranchées