Halle al Chair : mise en valeur des vestiges


19.03.2021 – Les fouilles archéologiques menées par la Région wallonne, au cœur de la Halle Al Chair, ont permis la mise à jour de vestiges historiques dévoilant, un peu plus, l’histoire de ce bâtiment emblématique de la Capitale wallonne, destiné à devenir LE point central du tourisme à Namur. Etant donné l’importance des découvertes, il a été décidé de les mettre en valeur afin de garder une trace tangible de cette époque de l’histoire de notre Capitale mosane.



Depuis le mois de janvier, les archéologues de la Région wallonne s’affairent sur, et sous, le chantier de rénovation de la Halle Al Chair.

Sans surprise, ces experts ont mis à jour des vestiges permettant aux historiens d’en savoir un peu plus sur les différentes utilisations de ce bâtiment classé aux travers des siècles.

Il faut préciser que ces fouilles se sont déroulées en parfaite collaboration avec l’entreprise namuroise Bajart, chargée de la rénovation de ce bâtiment appellé à devenir l’Office de Tourisme.


1) Les pavés de sol de l’ancienne boucherie : Il s’agit du tout premier sol de la Halle. Il se trouvait quasiment un mètre en-dessous du sol actuel. Une des salles dans laquelle ces pavés ont été retrouvés est interprétée par les archéologues comme étant la « salle du poids ». Salle dans laquelle était donné le poids officiel « communal » des marchandises.

Il a été décidé de les extraire et de les mettre en évidence, en périphérie de la future salle polyvalente.

2) Le seuil d’une rigole d’évacuation de l’ancienne boucherie : Un seuil qui serait lié à un accès qui le relie au sol intérieur de la salle du poids.

La pierre de taille sera conservée et le dormant du châssis reposant sur cette pierre sera adapté en conséquence pour suivre la courbure de l’ancienne rigole.
3) Les seuils des portes cochères : Les fouilles ont permis de prendre conscience de la réelle volumétrie de ces portes. Cependant, le futur sol du -1 sera nettement plus élevé. L’opération de sauvegarde sera un peu plus importante. Elle nécessitera une adaptation des plans pour permettre la préservation « in situ » d’au moins un seuil ouvrant vers la Sambre.

Il a été proposé de laisser la volumétrie visible au public en plaçant un garde-corps pour éviter les chutes, puisque le dénivelé dépasse le mètre de profondeur. Afin d’éviter toute inondation, vu la proximité du fleuve, il est envisagé de relier le pied du vestige à la chambre de visite située à proximité dans le but de permettre une éventuelle évacuation.

4) « Le clou du spectacle » n’est autre que la découverte, dans la cave ouest, d’un fragment d’un ancien rempart de la Ville (en vert) que les archéologues situent entre le XIe et le XIIIe siècle. Cette pièce massive laisse présager un bâti antérieur à la Halle qui date du XVIe siècle. Les fouilles de décembre dernier ont permis de confirmer des sondages de 2016 et de dévoiler une porte de rivage (en vert) aménagée dans le rempart. Cette porte donnait peut-être accès à la Halle médiévale en bois qui, d’après les textes anciens, était déjà située à cet endroit.

Dans ce même angle, les archéologues interprètent le mur comme la pile du pont de Sambre (en rouge). Il pourrait donc s’agir du plus ancien témoignage physique de l’existence de ce pont. Ce dernier est mentionné, pour la première fois, dans un cartulaire du XIIe siècle. Mais l’axe routier existe depuis l’antiquité, comme l’ont confirmé les récentes fouilles du Grognon.

Il s’agit ici, clairement, d’un morceau d’histoire qui demande le plus d’investissement dans le cadre de mise en valeur recherchée. Le Bureau d’Etudes Bâtiments (BEB) et l’auteur de projet ont déjà réfléchi à une adaptation des plans afin de ne pas trop chambouler l’aménagement du -1, tout en gardant la totalité du vestige. Il a finalement été décidé de supprimer le local de réserve initialement prévu, en cave, à l’endroit de la découverte du rempart afin de permettre une mise en valeur complète des vestiges.

Lors d’une visite des fouilles, l’échevin Tanguy Auspert avait pu admirer ces pièces sorties du sol, comme figée dans le temps. Pour lui, il était évident qu’il fallait favoriser une mise en valeur de ce pan d’histoire de la Capitale wallonne. Il a donc demandé aux services compétents de faire le nécessaire.

L’Echevin se réjouit également du coût relativement modéré des interventions pour valoriser toutes les pièces précitées, on parle d’une somme d’environ 20.000 euros TVAC, sur un chantier d’un peu plus de 3 millions d’euros.


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